Guide de Survie des Étudiant·es Étranger·ères en Belgique

Obtenir un visa étudiant

La procédure de demande de visa est parsemée d’obstacles qui découlent directement de ces choix politiques et de la gestion administrative :

  • Délais de traitement déraisonnables et précarité administrative : L’Office des Étrangers (OE) est fréquemment critiqué pour les délais de traitement excessifs des demandes de visa et de renouvellement de séjour, dépassant souvent le délai légal de 90 jours. Ces retards, parfois attribués à une augmentation constante des demandes et à un manque d’effectifs, plongent les étudiants dans une situation de précarité et d’insécurité juridique et sociale.
  • Documents provisoires inadéquats : En attente d’une décision, les étudiants reçoivent une « Annexe 15 », un simple document papier temporaire, valable 45 jours et renouvelable deux fois. Le Médiateur fédéral a clairement affirmé que ce document ne constitue pas un titre de séjour au sens de la Directive européenne, car il ne permet pas de voyager, représente un obstacle significatif sur le marché de l’emploi (les employeurs étant découragés par ce document méconnu et à durée limitée) et complique l’accès à certains services sociaux ou bancaires.
  • Coûts élevés et critères financiers restrictifs : Les universités francophones, avec l’aval de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont drastiquement augmenté le minerval pour les étudiants non-UE. Cette hausse, pouvant aller jusqu’à 12 525 €, est une mesure antisociale car elle affecte de manière disproportionnée les étudiants issus de pays pauvres, pour qui même les frais antérieurs étaient déjà considérables. L’argument financier avancé par les universités est fragile, car le coût réel de l’accueil de ces étudiants est marginal pour les institutions. Les exigences pour les garants financiers sont devenues si strictes (revenu net de 2 758 € pour un seul étudiant, sans tenir compte de leurs charges) qu’elles ont drastiquement réduit le nombre de garants potentiels, exposant les étudiants à des risques de précarité, voire à des escroqueries par de faux garants.

Risques de refus arbitraires et contrôles systématiques : La Belgique a mis en place des contrôles systématiques des demandes de visa étudiant, incluant des questionnaires et des entretiens menés par des opérateurs externes (notamment pour les étudiants camerounais). Ces avis externes sont critiqués pour leur manque de fiabilité et ne constituent pas des « preuves objectives » au sens de la Directive européenne. Les critères de refus sont souvent « flous » et stéréotypés, laissant une marge d’appréciation importante à l’administration. Le Conseil du contentieux des étrangers a parfois rejeté des recours sans permettre à l’étudiant de compléter son dossier face à des documents frauduleux, bien que le principe de collaboration procédurale de la Directive devrait l’exiger.